Les pratiques funéraires de la rue Jean Bernier Le site de la rue Jean Bernier, fouillé par le service archéologique municipal en 2006 et 2007, a livré des restes osseux appartenant à une vingtaine d’individus, morts il y a environ 5000 ans à la fin du Néolithique. Le principal intérêt de cette découverte réside dans l’absence d’aménagements funéraires associés aux corps. Ainsi ces individus, surtout des hommes, semblent avoir été déposés aux abords d’un ancien chenal de l’Escaut, à la merci des éléments et des charognards, tandis que les outils en silex, en os, les meules en grès témoignent d’activités domestiques à quelques mètres seulement. Plus étonnant encore, la disposition de certains ossements comme cet alignement de trois mandibules partageant la même orientation, témoigne sans aucun doute d’une véritable mise en scène funéraire mais dont le sens nous échappe. L’aspersoir de l’Hôtel Dieu Ce modeste objet en verre est un aspersoir du XVe siècle provenant des latrines de l’hôtel-Dieu entre la rue Derrière-la-Tour et la rue des Hospices à Valenciennes. Ce type d’objet produit dans le pourtour méditerranéen au cours du Moyen Âge, d’abord en Syrie, en Egypte puis à Venise à partir du XIVe siècle, était notamment utilisé pour l’aspersion d’eaux parfumées. Extrêmement rare en contexte archéologique, cet aspersoir pourrait témoigner de l’influence des pratiques issues du monde musulman dans le cadre hospitalier médiéval en Europe du nord. Les enseignes sacrées et profanes de la rivière Sainte-Catherine Ces enseignes, constituées d’un alliage de plomb et d’étain, sont de petites pièces de bijouteries bon marché, courantes entre le XIIe et le XVe siècle. Cousues ou épinglées sur les vêtements, elles permettent à leurs possesseurs d’exprimer des préoccupations d’ordre sacré ou profane, un peu à la manière d’un badge. Les enseignes de pélerinages étaient achetées par les pèlerins dans les sanctuaires. Plus qu’un simple souvenir, on leur attribuait les mêmes pouvoirs protecteurs que les reliques auxquelles elles faisaient références. Ces enseignes ont vraisemblablement été jetées volontairement dans la rivière Sainte-Catherine (sous l’actuel centre Place d’Armes), une croyance populaire faisait peut-être de cet endroit un lieu favorable à l’exaucement des vœux.